Témoignage de l'établissement socio-éducatif Fondation Perceval, St-Prex

Quelles sont les plus-values des formations dispensées à l’interne, dans votre institution ? 

L’objectif de cette formation est bien sûr de sensibiliser le maximum de collaborateurs. Cette formation donne à Perceval l’énergie de fond pour appliquer des savoir-faire et savoir-être lorsqu’un résident de son foyer est en situation palliative. Cette formation diminue les résistances au changement. Elle légitime le fait qu’il faut continuer toujours et toujours à apprendre dans ce domaine. Elle confirme que chacun est concerné par cette formation que l’on soit cuisinière ou éducatrice, même s’il n’y a pas de situation palliative dans son propre foyer.  

En quoi cela a-t-il changé votre pratique ? 

La formation aide à faire réaliser aux collaborateurs qu’ils feront du meilleur travail sur le terrain lorsqu’ils appliquent ces concepts de soins palliatifs. Mais les vrais bénéfices arrivent seulement lorsque l’équipe est en situation d’accompagnement d’un résident en situation palliative. Dès lors, les membres de l’équipe font des liens avec la formation. Ils réalisent (lorsqu’ils sont en situation) qu’ils répondront de manière plus ciblée aux réels besoins du résident et que leur travail est plus efficient et satisfaisant. Ils ont été obligés de réfléchir sur « eux-mêmes » en ce qui concerne toutes les questions en lien avec la mort, la douleur, etc. 
En effet, après avoir accompagné un résident en situation palliative, toute l’équipe se sent plus compétente, plus solidaire et plus fière de son travail. Elle a sûrement acquis une certaine maturité professionnelle.
 
Comment pensez-vous poursuivre l’implémentation de la culture palliative au sein de votre institution ?

Afin que tout ce qui a été dit ci-dessus « vive », il faut absolument mettre en place une organisation qui permette de faire le lien entre la théorie et la pratique. Pour cela, dans notre groupe palliatif, nous avons un représentant « soins palliatifs » pour chaque foyer et pour chaque corporation (thérapeute, cuisinière, etc.). Cette personne devient la personne ressource pour son foyer et doit être capable de guider ses collègues lors de situation palliative dans leur foyer. Même avec cette colonne vertébrale, ça reste compliqué. 
Par ailleurs, nous pensons que certains thèmes (comme la douleur) doivent « sortir » des soins palliatifs. En effet, tous les collaborateurs sont concernés par cette thématique et on pense que pour 2020-2021, ça devra être un « cheval de bataille » pour tout Perceval et que ce seront nos délégués santé qui porteront cela dans leur foyer respectif, et non plus les délégués soins palliatifs. Nous pensons travailler avec notre responsable formation et la direction pour mettre en route un certain nombre de formations à grande échelle pour Perceval. Nous utiliserons évidemment tout ce que le groupe soins palliatifs a déjà mis en place concernant ce thème. Les éducateurs doivent comprendre qu’ils ne pourront plus passer « à côté » d’une douleur chez un résident !
Par ailleurs, nous avons presque terminé une sorte de guideline qui retrace toutes les étapes d’accompagnement d’un résident en situation palliative depuis le 1er jour jusqu’au dernier souffle (et après aussi). Ce guideline a été fait à partir de la situation palliative d’un de nos résidents (Serge). Nous avions tout noté ce que nous faisions et réfléchissions et comment nous communiquions entre nous et avec Perceval, etc. À partir de là, nous avons construit ce guideline en rajoutant ce que nous pensons avoir oublié de faire (dans la situation) ou ce que nous aurions pu faire un peu mieux. 

Mme Danièle Henriod, Service médico-infirmier